samedi 5 octobre 2013

Conférence

On m'a demandé il y a quelques semaines de donner une conférence dans le track cross-distro de l'Open World Forum.
La conférence était aujourd'hui a 14 heures et il y avait quelques personnes dans la salle (heureusement).

Cette conférence a été pour moi la première occasion d'utiliser LaTeX. J'ai été agréablement surprise par l'absence de difficultés rencontrées avec cet outil souvent annoncé comme complexe.

Je dépose les slides ici si quelqu'un souhaite les lire (sous licence CC-BY). Je fournis la source (en .tex) sur simple demande (et sous réserve que je n'ai pas perdu le fichier)

jeudi 12 septembre 2013

Enseigner l'informatique


Il y a quelque jours, un ami m'a passé un lien vers cet article : https://www.usenix.org/blog/my-daughters-high-school-programming-teacher
Après avoir réfléchi un peu, j'ai décidé de le traduire, parce que ce genre de comportement n'arrive pas qu'aux États-Unis.

Au professeur d'informatique du lycée de ma fille

par Rikki Endsley

Mise à jour 2 (où ma fille intervient) : Comme je l'ai dit, ma fille est en Inde pour un an, elle n'avait donc pas vu cet article jusqu'au mercredi 11 septembre. Je n'étais pas certaine de sa réaction sur la publicité faite à son histoire et l'attention que cela a attiré. Heureusement, ma fille m'a remercié d'avoir mis par écrit son expérience. Je lui ai demandé si elle avait des corrections a apporter à cet article. « Mmm, peut-être dire que j'ai effectivement parlé au professeur et que j'ai essayé de dire aux mecs d'arrêter de se conduire comme des crétins », a-t-elle dit. « Il l'a dit au principal, et c'était vraiment embarrassant, c'est probablement pour cela que je ne t'en ai pas parlé. et j'ai abandonné après ça », m'a-t-elle expliqué. Ma fille m'a dit qu'après avoir signalé le problème à l'attention du professeur à de nombreuses reprises, elle lui avait finalement demandé si elle pouvait parler à toute la classe de harcèlement sexuel, il lui avait répondu qu'il allait réfléchir, et que c'est là qu'il avait signalé la situation au principal. « Et quelques jours plus tard, j'étais dans le bureau du principal où il m'expliquait que ce n'était pas mon rôle de faire cela, et j'ai juste marmonné des réponses pour sortir de là au plus vite parce que j'étais vraiment très gênée et au bord des larmes. » Avant que ma fille ne se déconnecte de notre discussion en ligne, elle m'a demandé pourquoi j'avais écrit cette histoire maintenant. je lui ai parlé d'Alexandra, la jeune fille de neuf ans qui a présenté son application au TechCrunch Disrupt hackathon, et a partagé la scène avec le développeur de l'application Titstare. « Bon, je suis désolée que ces conneries soient arrivées ... à toutes les deux », a-t-elle dit. Je le suis aussi.
Mise à jour : Merci pour tous les retours géniaux sur ce message ! Pour ceux qui se demandent pourquoi j'ai choisi de publier sur le blog USENIX — plutôt que sur une autre publication technique ou mon site personnel — c'est parce que les membres de USENIX et la communauté travaillent ensemble depuis longtemps à augmenter la diversité dans l'IT et soutenir les femmes dans la technologie. Beaucoup d'entre vous ont suggéré qu'une action immédiate était nécessaire pour résoudre ce problème. Je suis d'accord et c'est pour cela que je travaille avec USENIX sur leur initiative « Women in Advanced Computing » (WiAC) au travers du Sommet WiAC et de la page Facebook WiAC, ainsi que par d'autres actions dans la communauté. J'espère que vous nous rejoindrez dans ces actions

** Attention
(référence à la violence et au viol)

Cher monsieur,
Je ne vous écris pas pour me plaindre de votre choix de langage de programmation (Visual Basic ? Sérieusement ??) ou du A que ma fille a reçu dans votre cours. Et, en fait, ma fille n'a pas de plainte spéficique vous concernant en tant que professeur. Moi, d'un autre coté, j'ai beaucoup à dire sur vous.
Pour commencer, un peu d'histoire. Je travaille dans le journalisme technologique depuis que ma fille était encore en couches, et elle a eu accès à des ordinateurs toute sa vie. À l'âge avancé de 11 ans, ma fille a participé à la critique de son premier livre technique Hackerteen. Elle a été beta-testeuse (et trouveuse de bug) pour Ubuntu (la version Jaunty Jackalop) et également utilisatrice de Linux Mint. Plutôt que demander une voiture pour son 16ème anniverse, ma fille a demandé un MacBook Pro.. (Je sais, je sais ... les enfants de nos jours.)
Ma fille m'a accompagné à la DrupalCon de Denver pendant le « spring break », participé à l'exposition à OSCON 2012, et même participé et m'a regardé modérer un panel à la première conférence Women in Advanced Computing (WiAC '12) à l'USENIC Federated Conferences Week. Grâce à ma carrière, la liste d'amis Facebook de ma fille inclut des organisteurs de conférences Linux, un développeur ARM et contributeur au noyau Linux, des défenseurs de l'open source et d'autres journalistes technologiques. Ma fille est brillante, assurée, indépendante, férue de technologie et sans peur. En fait, elle est sortie diplômée du lycée en mai dernier — avec deux ans d'avance — et suit maintenant des cours dans un lycée en Inde pour son « année sabbatique » avant d'entrer à l'université .
Alors quel est le problème ?
Pendant le premier semestre de son année de première/terminale, elle a pris son premier cours de programmation. Elle savait que j'allais être ravie mais elle l'a fait quand même.
Quand ma fille est rentrée de sa première journée du semestre, je lui ai demandé comment s'était passé le cours. « Eh bien, je suis la seule fille de la classe », a-t-elle répondu. Heureusement, cela ne l'ennuyait pas, elle prenait même plaisir à plaisanter avec les garçons du cours. Ma fille m'a dit que vous l'aviez remarqué et vous lui aviez présenté vos excuses parce qu'elle était la seule fille du cours. Et quand les cours ont commencé (Visual Basic ? Sérieusement ??), elle a très bien réussi les exercices. Après avoir fini, elle aidait ses camarades qui étaient en retard ou avaient du mal.
Durant les quelques semaines suivantes, la situation s'est dégradée. Pendant que je participais à SC'12 à Salt Lake City en novembre dernier, ma fille m'a envoyé un mail pour me dire que les garçons de sa classe la harcelaient. « Ils me disaient d'aller à la cuisine et de leur faire des sandwichs ». C'était un douloureux rappel des hommes garçons anonymes qui avaient laissé des commentaires sur un post de blog du Linux Pro Magazine que j'avais écrit il y a quelques années, disant exactement la même chose.
Le post du 8 septembre 2010, Inequality, Choices, and Hitting a Wall examinait les discriminations illégales liées au genre dans la technologie. Le lendemain, les commentaires ont commencé à apparaitre. Bien sûr, les remarques sur les sandwichs étaient faciles à ignorer, mais en quelques minutes, le nombre et l'intensité des commentaires ont augmenté. Et ensuite, les menaces violentes ont commencées : « L'auteure de cet article est une salope pleurnicharde et aurait besoin d'une bonne correction pour la remettre à sa place ». Dix minutes plus tard, les menaces de viol ont démarré et j'ai bloqué les commentaires sur tout le site. Alors, les emails ont commencé ....
Donc, vous voyez, j'étais bien trop familière avec ce que ma fille traversait, mais je n'étais pas préparée au fait que le harcèlement commencerait au lycée, dans son cours de programmation.
J'ai demandé des conseils à des amies — développeuses — et discuté avec ma fille de comment gérer la situation en cours. Je lui ai suggéré de vous en parler. J'ai proposé de venir vous parler. J'ai proposé de venir en cours pour parler. J'ai proposé d'envoyer un ami, peut-être un développeur bien connu de la région, de venir parler à votre classe. Finalement, ma fille a décidé de supporter la situation, finir le cours et éviter ses camarades. J'ai horreur de penser à ce que des jeunes filles moins assurées auraient fait dans la même situation.
Ma fille ne souhaite pas prendre d'autre cours de programmation, et honnêtement, qui peut la blâmer.
Pendant toute sa vie, j'ai encouragé ma fille à explorer la programmation informatique. Je lui ai parlé des super projets, de l'incroyable potentiel de carrière, des bourses et des programmes pour aider les jeunes filles et les femmes a se lancer, les gens merveilleux avec qui elle pourrait travailler et la demande de diversité dans l'IT. Elle m'a accompagnée dans des conférences techniques et je l'ai présentée à certains des plus brillants, plus inspirants et encourageants hommes et femmes que j'aie jamais rencontrés.
Malheureusement, vous avez seulement une chance de faire une première impression, et vous, monsieur, avez créé une horrible impression pour les jeunes filles dans la programmation.
N'avez-vous pas vu son enthousiasme se transformer en nuage noir pendant le semestre ? N'avez-vous pas remarqué qu'elle avait arrêté de rire et d'aider ses camarades et finissait rapidement ses exercices avant de plonger le nez dans un livre ? Que faisiez-vous exactement pendant que vous étiez censé superviser la classe et former nos futurs développeurs ?
Je ne suis pas professeur, alors excusez-moi si je sors de mon rôle quand j'en viens à vous dire comment faire votre travail. Mais je suis une mère, et j'ai passé des années à encourager des jeunes filles et des femmes dans l'IT, donc peut-être que mon point de vue vous aidera. Après tout, vous ne vouliez pas créer un environnement pour futurs « brogrammers » ?

Voici sept suggestions pour enseigner la programmation au lycée :
  1. Recrutez des étudiants pour suivre votre cours. Pourquoi ma fille était la seule fille de votre cours ? D'après elle, elle avait pris ce cours seulement parce que je l'avais encouragée. Elle n'aurait rien su de ce cours de programmation dans le cas contraire. (J'ajoute ceci à la page des "victoires parentales" dans son livre de bébé.) Avez-vous pensé à afficher des annonces dans l'école pour faire connaitre votre cours ? Avez-vous demandé aux conseillers d'orientations d'en parler aux enfants quand ils préparent leurs semestres ? Avez-vous parlé aux autres cours, clubs ou aux autres enseignants pour leur expliquer pourquoi la programmation est passionnante et à quel point elle fait partie de nos vies quotidiennes ? Avez-vous demandé aux étudiants journalistes d'écrire un sujet sur les stupéfiantes opportunités de carrières pour les développeurs ou les projets amusants qu'ils pourraient faire ? Avez-vous demandé à vos étudiants actuels de faire passer le mot et de dire à leur amis d'essayer votre cours ?
  2. Donnez le ton. Le premier jour de cours, parlez du faible nombre de femmes et du manque de diversité dans l'IT, de pourquoi c'est un problème, et de comment les étudiants peuvent aider à augmenter la diversité dans la programmation. Parlez aux étudiants du syndrôme de l'imposteur et de comment aider leurs camarades à le dépasser. Créez un un environnement ouvert, amical, encourageant à apprendre dès le premier jour. Je pensais que c'était une évidence, mais manifestement, ce n'est pas le cas.
  3. Esquissez, expliquez et appliquez une politique anti-harcèlement.
  4. Ne soyez pas ennuyeux et dépassé. Visual Basic? Sérieusement ?? Oui, je sais que j'ai dit que je n'écrirais pas de plainte sur votre choix de langage de programmation, pourtant je me gratte toujours la tête sur celui-ci. La raison qui me fait mentionner ce choix est que cela n'aide pas à faire une bonne première impression aux nouveaux développeurs. Je n'ai aucune idée de ce que mon ado a appris dans votre cours parce qu'elle n'était pas excitée à ce sujet. Sans toucher au minuscule budget de votre cours, vous pouvez proposer tout un éventail d'enseignement avec des applications dans le monde réel. Avec des ressources comme Codecademy, par exemple, les étudiants peuvent essayer plusieurs langages de programmation ou se concentrer sur celui qu'ils trouvent intéressant. Avez-vous pensé à montrer aux enfants comment développer une application pour téléphone ? Programmer une Raspberry Pi ? Créer un jeu informatique ? Construire un site web ? Mon dieu, mec — comment avez-vous même été capable de rendre la programmation ennuyeuse ?
  5. Faites attention. Je ne sais pas ce que vous faisiez pendant les cours, mais vous ne faisiez pas attention, autrement vous auriez remarqué que ma fille était isolée et harcelée. Vous pensez que les filles vont venir vous dire qu'elles sont harcelées ? Eh bien, ne comptez pas dessus. À la place, elles vont s'éloigner, déprimer ou abandonner complètement, exactement comme dans les carrières IT. Vous savez ce qui arrive quand une femme parle tout haut d'insultes ou signale un harcelement ? Un retour de flamme, et c'est moche. Dans le meilleur des cas, elle sera rejetée par des camarades de classes ou des collègues. Et, avec un peu de chance, elle ne lira pas les commentaires en ligne ... jamais. Mais cela peut devenir bien pire, avec des mails vulgaires, des appels téléphoniques, l'adresse de la maison mise en ligne et des menaces de violence. Tristement, ce n'est pas rare. Cela arrive en permanence, depuis le lycée jusqu'à dans nos carrières. Vous ne me croyez pas ? C'est parce vous ne faites pas attention.
  6. Vérifiez. Parlez à vos étudiants en privé pour voir comment le cours se passe pour eux.. Parlez aux autres enseignants ou aux conseillers d'éducation. Si vous aviez parlé à la conseillère de ma fille, par exemple, vous auriez su comment ce cours se passait. La conseillère travaillait en étroite collaboration avec ma fille pour l'aider à être diplômée en avance, et elle n'aurait eu aucun problème à avoir une réponse honnête sur sa désagréable expérience dans votre cours de « brogramming ». Vous attendiez-vous à ce que je vous appelle ? Croyez-moi, j'aurai aimé, mais je respectais également la demande de ma fille de la laisser gérer la situation. Et regardez le point 5. Si je vous avais dit ce qu'il se passait en cours pour ma fille, sa situation n'aurait pas été améliorée, et pourrait même avoir empiré.
  7. Enquêtez. Et à la fin du semestre, faites un sondage. Permettez aux étudiants de répondre anonymement en ligne à des questions sur l'équipement de la salle, vos méthodes d'enseignement et leur expérience avec les autres étudiants. Autoriser l'anonymat vous aidera à avoir des réponses honnêtes et avec un peu de chance, vous pourrez améliorer vos cours de programmation pour le prochain groupe d'étudiants.
Eh, vous n'avez pas à me dire à quel point votre métier est difficile ou à quel point vous êtes sous-payé et stressé comme professeur de lycée. Je suis une mère célibataire qui travaille dans les publications techniques — croyez-moi, je le sais. J'aime penser que ce que je fais est important, mais ce que les enseignants font a le potentiel pour changer le monde. Aucun article que j'ai écrit ne le fera, mais la fille que j'élève le pourrait.
J'ai passé 16 ans à élever une fille qui avait tous les outils et les encouragements dont elle avait besoin pour choisir de faire carrière dans la programmation informatique. En un court semestre, vous et ses camarades de classes avez défait toutes mes années d'encouragement.
J'ai toujours dit à ma fille que le lycée n'était pas la vraie vie. Malheureusement, votre cours de développement lui a prouvé le contraire. En un semestre, ma fille a appris pourquoi il y a si peu de femmes dans l'IT, et tous les encouragements que je pourrais lui faire ne changeront pas ça.

jeudi 6 juin 2013

orteil, hôpital et information

Lundi matin, je me suis cassée un orteil. Cette information n'a pas vraiment d'intérêt en soi. En plus, j'ai fait ça très bêtement. Je me suis levée (pieds nus) pour aller mettre des chaussures et partir bosser et, sbam, le pied dans le bois de lit.

Après quelques minutes de jurons et imprécations diverses et variées, le pied toujours très douloureux, j'ai essayé la méthode du "bain froid" ...
sans succès.

Donc, un mail rapide à mon employeur plus tard, j'essaye de voir comment me rendre à l’hôpital le plus proche. En ambulance ? J'ai mal à un pied, je ne suis pas en train de me vider de mon sang. À pieds ? no way. En voiture ? j'en ai pas et avec le pied (droit) douloureux, mauvaise idée. Appel à un ami ? c'est tôt, ils ont leur vie. Taxi ? essayons, un appel à la compagnie la plus proche plus tard, c'est .... retour à la case précédente. Aucun taxi n'est disponible pour me faire parcourir les quelques kilomètre me séparant des urgences. Au final, c'est un ami (un grand merci à lui) qui m'a accompagné, avant de filer à son bureau.

Donc, salle des urgences, je boite tant bien que mal jusqu'au guichet d’accueil, j'attends 15 min (debout) que la réceptionniste finisse le dossier en cours (sans bonjour, merci de patienter ou merde) puis je donne ma carte vitale, les raison de ma présence (bobo au pied droit) avant de retourner attendre.

Un peu après, une infirmière et une médecin me reçoivent, regardent (rapidement) mon pied avant de m'envoyer à la radio (ça, j'aurai pu le prédire à l'accueil). Donc, direction, le service de radio, toujours en boitant, toujours seule ou recommence la magie de "attendre debout pour s'enregistrer" puis "attendre assise qu'on m’appelle". Ensuite, radio, attente (assise) pour récupérer les résultats et retour en boitant (de plus en plus douloureusement) aux urgences.

Je signale que j'ai ma radio, je m'assieds pour attendre (on attend beaucoup aux urgences) et j'en profite pour lire le compte-rendu de la radio : "c'est cassé" (reformulation). On m'appelle, je boite vers la salle d'examen, je donne ma radio, m'affale sur une chaise, j'enlève ma sandale (vive l'été, j'ai pas des baskets fermées). L'infirmière m'attache le doigt de pied au voisin avec du strip (?), me donne une ordonnance d'anti-douleurs, un arrêt de travail d'une journée et dehors.

Je vais faire mes formalités de sortie, essayer de trouver un taxi pour rentrer chez moi (je vis seule et personne ne peut me conduire), s'arrêter à la pharmacie, toujours en boitant. Pas mal de questions arrivent : combien de temps le bandage ? (les médicaments, c'est écrit sur l'ordonnance, 7 jours, 4cp max par jour si douleur) et je pourrai marcher normalement (ou un peu près) quand ? Comment je sais qu'il y a un problème ? Il faut faire un contrôle ? Dans combien de temps ?

Heureusement qu'internet existe ... mais les réponses qu'il me donne sont très contradictoires.

PS : si un (gentil) médecin / infirmier / kiné passe dans le coin, est-ce qu'il peut répondre ? Il gagnera ma reconnaissance éternelle

samedi 6 avril 2013

LinuxFr, suite

White and blue par karfak - licence cc-by-sa
Merci à tous ceux qui m'ont lu et à ceux qui ont répondu (en privé ou dans les commentaires)

Le sujet du sexisme dans le milieu geek / libriste ne laisse personne indifférent, c'est le moins qu'on puisse dire.

Je vais peut-être rencontrer deux personnes de l'équipe LinuxFr (une fois qu'on aura réussi à trouver un créneau qui convienne à tous - ce qui peut s'avérer complexe avec nos emplois du temps respectifs)

Je vais faire ici quelques propositions pour l'évolution du site. Libre à vous de les reprendre, modifier, améliorer.

- L'ajout d'un bouton "signaler ce contenu" pour pouvoir informer plus facilement l'équipe des modérateurs d'un message qu'on juge problématique et une réaction plus rapide

- Une mise en évidence des commentaires des modérateurs lorsqu'ils agissent en tant que modérateurs (mise en gras / couleur / souligné, les pistes sont nombreuses). On aura ainsi une séparation claire entre l'avis de Machin, contributeur qui se trouve aussi être modérateur et le rappel au règlement du site par Machin, modérateur. Cette mis en évidence pourrait aussi être éducative, en montrant qu'elles sont les limites. 

- Peut-être, si les contenus à problème sont toujours rédigés par les mêmes, un mécanisme de bannissement temporaire et/ ou de limitation des possibilités de contributions (mais il serait aisément contourné par la création d'un nouveau compte)

Une idée suggérée par un ami est la possibilité de masquer les contenus écrit par un utilisateur. Ceci ne fonctionnera que pour les utilisateurs connectés au site. C'est le système utilisé par Linux Weekly News

lundi 1 avril 2013

Pourquoi LinuxFr doit fermer

ou appliquer ses règles de modération 

 

J'ai longtemps apprécié le site LinuxFr. Je contribue occasionnellement, je m'informe. Les dépêches sur le kernel (série initiée par patrick_g) sont souvent des lectures denses mais intéressantes. Un des points forts du site est son système de commentaires. Tout le monde peut ajouter un contenu,  tout le monde peut commenter tous les contenus.

Mais c'est justement là que se trouve le problème ...
Pour ceux qui ne connaissent pas le principe du site, tous les contenus (journaux, dépêches et commentaires) peuvent être jugés pertinent ou inutile. L'ensemble des avis des lecteurs permet de noter le contenu (pertinent +1, inutile -1) Les dépêches sont modérées a priori, et peuvent être rédigées de manière collaborative. Les journaux et les commentaires sont en modération a posteriori

Ces dernières semaines, un certain nombre de journaux sur des sujets liés au féminisme ont été mis en ligne.

https://linuxfr.org/users/lezardbreton/journaux/hs-un-ecart-de-28-enfin-non-18-enfin-en-comparant-des-choux-et-des-carottes (le 8 mars, suite à une statistiques sur les différences de salaires entre hommes et femmes)

 https://linuxfr.org/users/jehane/journaux/tropes-vs-women-damsel-in-distress-part-1 (le 8 mars, pour présenter le 1er documentaire d'Anita Sarkesian)

 https://linuxfr.org/users/alpentux/journaux/attention-journal-bookmark-et-feministe-tiens-prends-ca-tu-le-merites
(le 17 mars, suite au post de Mar_Lard sur le sexisme dans les jeux vidéos)

https://linuxfr.org/users/fork_bomb--2/journaux/les-blagues-sur-les-dongles-sont-elles-sexistes (le 22 mars, sur l'incident à Pycon)

Les chiffres  

 Les notes de ces 4 journaux s'échelonnent entre 2 et 27.  (Aucune statistique n'est disponible publiquement sur la note moyenne des journaux ou des commentaires) mais un rapide coup d’œil sur la page de journaux montre que ces notes sont dans la moyenne.

Le nombre de commentaire est un indicateur plus intéressant à mon avis. Ces journaux sont très au-dessus de la moyenne en nombre de réactions. Le sujet est donc un sujet qui fait réagir les lecteurs (lapalissade, mais il est parfois bon de rappeler les évidences). Creusons un peu ...

Il y a de tout dans les commentaires, de "tu as fait une faute de frappe / d'orthographe / de grammaire" à des messages de plusieurs paragraphes (plus ou moins) argumentés et pertinents.
Concernant les premiers, LinuxFr est un site fréquenté par des libristes francophones (avec une très forte majorité française) et ceux-ci s'expriment généralement dans un français grammaticalement et orthographiquement correct (ce qui facilite la lecture). Un certain nombre de commentaires vont aussi s'attacher au coté technique du site pointé par un lien (le temps de chargement pour le post de Mar_Lard par exemple). Ces commentaires "techniques" n'ont qu'un intérêt réduit ici.

Les autres commentaires sont très variés. Certains sont très court et se veulent humoristiques, d'autres très longs. Et bien sûr, les lecteurs de LinuxFr étant humains, tout le monde n'est pas d'accord. Les débats sont généralement enflammés et ... masculins (pour autant qu'on puisse en juger par les pseudonymes et la conjugaison). Bien sûr, il y a très peu de femmes dans l'open-source, encore moins que dans l'informatique générale (le chiffre admis est de 2%). Mais quelle est l'ambiance dans ces commentaires ?

Voici quelques morceaux choisis :
 https://linuxfr.org/nodes/97638/comments/1435747
Le lien est bien sympathique pour remettre les choses à leur places! Merci de l'avoir partagé.
A noter aussi les guerres, où c'est monsieur qui s'y colle avec madame qui reste au chaud (avec les enfants certes, mais c'est moins gore que d'aller à la boucherie).

https://linuxfr.org/nodes/97775/comments/1439420
Putain si maintenant on peut plus faire une blague de cul entre potes sans se faire aggresser par une hystérique… Et après on dira que les féministes sont pas des chiennes enragées en pleines menstruations.
(cette "charmante" remarque est notée 10, le maximum pour un commentaire)

https://linuxfr.org/nodes/97775/comments/1439598
Il n'y a rien de "particulier". Tout comme certaines femmes sont en manque si elles n'ont pas leur dose quotidienne d'approche dans la rue ou bar (le hic est qu'on ne peut pas savoir à l'avance si la personne souhaite ou ne souhaite pas qu'on l'aborde). Ton argument générique ne tient pas sauf si on considère que toutes les femmes doivent être identiques (ne pas aimer), et désolé de te l'apprendre, ce n'est pas le cas. Après, on peut parler de la forme, sexiste ("casse toi salope"), mais ça on peut en parler à partir du moment où tu acceptes de ne pas stéréotyper les femmes dans un comportement précis (qui n'aiment ni les blagues de cul ni qu'on les remarque dans la rue). Ce n'est pas parce que d'autres font l'amalgame entre accoster correctement et agresser de manière sexiste qu'il faut aussi le faire, c'est plus pratique pour ensuite parer des cas réellement sexistes.

Les trolleurs bavards 

Il va être plus compliqué de décrire ce problème, déjà, parce qu'ils parlent beaucoup et de façon très "touffue". Ils ne sont que quelques-uns mais arrivent à pourrir l'ambiance dans pas mal de threads. Le plus simple est de décrire leur comportement. Vous postez un message d'une dizaine de lignes, rédigé assez rapidement pour répondre à chaud à un contenu qui vous a intéressé. Qu'avez-vous fait, votre réponse va appeler une réponse de leur part, une réponse pleine de citations sorties du contexte, d'approximations, de généralisation, de cas particuliers, ... Et surtout une réponse longue, pleine de mauvaise foi, de haine et de sexisme. (Il est facile de trouver des exemples dans les liens plus hauts, je vous laisse chercher)

Les insultes sont généralement assez facile à contrer, d'autant qu'elles choquent une partie du public et entrainent des réactions. Mais comment réagir quand un troll déforme vos propos ? Quand il défend les thèses du masculinisme ? Et ce qui fait le plus mal, quand ces propos sont largement soutenus (via le système de notation des commentaires) pendant que vos réponses sont systématiquement cachées (toujours via cette notation) ?

C'est cette silenciation qui est le plus douloureux. Nous savons tous que les gens ne partagent pas tous les mêmes idées, mais je respecte le droit d'exprimer toutes les opinions (dans les limites de la loi et du respect de l'humain). La liberté d'expression, oui, un rejet systématique des propos féministes non


Les premiers temps, vous répondez aux commentaires sexistes, vous essayez d'être objective, polie, d'argumenter et de sourcer vos déclarations. Et pour finir, vous cessez de commenter ... puis de participer

La modération

Vous allez me dire, mais, un site de cette taille n'a pas de règles de modération ? Bien sûr, il y en a, une page complète
Le principal problème est qu'elles ne sont pas appliquées. Quelques modérateurs essayent de rappeler à la raison lors des débordements ( https://linuxfr.org/nodes/97775/comments/1439539 ), merci à eux mais ces rappels sont quasi-inexistants. L'absence de femmes dans l'équipe (au vu des pseudos, toutes mes excuses si je fais erreur) joue-t'elle un rôle dans ce refus de modération ?

Mais je me pose cette simple question, pourquoi ces règles ne sont-elle pas appliquées ? Pourquoi si peu de rappels à l'ordre ? L'esprit potache et l'humour qui sont de règles sur ce site sont-ils au-dessus du respect des femmes ? 

vendredi 22 mars 2013

Printemps



(pâquerette sous le soleil, dans le jardin de mes parents)

La photo n'est pas géniale, mais c'est la première fleur de l'année \o/

Il y a ...

Il y a des femmes dans le logiciel libre, il y a des congrès et des incidents dans ces congrès (donglegate et une réaction ici)

Il y a les éditeurs de ces jeux vidéos qui ne voient pas au-delà des stéréotypes (Remember Me)

Il y a des jeux vidéos et des joueurs, des joueuses et des gens qui gâchent tout (comme le décrit Mar_Lard)

Il y a des papas géniaux qui hackent les jeux vidéos pour permettre à leurs petites filles de jouer des filles et des fous qui menacent ces enfants de mort ou de viols

Il y a PETA qui nous montre les femmes comme des bouts de viande pour nous convaincre de devenir végétarien.

Il y a ELLE qui nous encourage à tester les amants vieux, de droite ou une amante comme si c'était des sacs à main ou des boucles d'oreilles, comme si toutes les femmes devaient être hétéros (en plus d'ultra-mince et CSP+)

Il y a les magasins de vêtements où les vendeuses me regardent comme un monstre parce que je ne rentre pas dans du 42.

Il y a cet hiver qui n'en finit pas

Il y a ce thème où je dois trouver des conférenciers pour cet été


Mais il y a aussi mon chat qui vient de me faire un câlin en passant

L'odeur du sauté de veau qui parfume la cuisine

Les amis du Sud, de Paris, d'Internet

Les livres, comme une bouée de sauvetage pour partir au loin

dimanche 10 mars 2013

Normalité ?

Je me sens de plus en plus en décalage avec le monde.

Je suis un être humain, qui part les lois du hasard et de la génétique se trouve être de sexe féminin. Je suis devenue informaticienne sur le tard, après une reconversion. Je suis libriste par choix, sans doute plus que la majorité, moins que certains. Je suis féministe, je le proclame depuis seulement quelques années, même si les idées étaient dans ma tête depuis plus longtemps.

Les gens qui m'entourent, qui ont mon âge sont nombreux à avoir une famille, des enfants ... Pas moi. Ça ne m'intéresse pas.  Je n'ai pas cette "envie" de devenir mère qu' "on" est censé avoir quand on est une femme..

Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Les enfants sont mignons (en plus d'être nécessaire à la survie de l'humanité) mais je ne vois pas m'occuper d'un (encore moins de plusieurs) plus de quelques heures. Sans parler de la responsabilité de transformer cette petite chose qui pleure tout le temps en adulte autonome et responsable. Pour certains, ce sera de l'égoïsme, à mes yeux, c'est justement être responsable.

Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi je devrais vouloir des enfants. Pourquoi est-il anormal que je n'en veuille pas ? Pourquoi quand je le dis à ma mère ou à des amis, la plupart me disent que je changerai d'avis ? J'ai plus de 30 ans, j'ai eu le temps de réfléchir à la question. Alors, oui, les enfants sont nécessaires à la société, pour que l'humanité survive. Mais est-ce que mes gènes sont-ils nécessaires ? Est-ce que la maternité est vraiment cet instinct que nous vante les médias ?

samedi 2 mars 2013

La route est longue

Ce titre n'est malheureusement pas une référence à framasoft mais à un message partagé récemment sur google plus.

https://plus.google.com/u/0/113682725619024625279/posts/6apwk81ppXR

Le lien pointé ne me dérange pas à cause des photos de jeunes femmes en tenue légère. (Je préfère les hommes dans ce genre de ce tenue mais chacun ses goûts). Ce qui me dérange, c'est l'association des femmes et des fromages ... comme si le corps féminin n'était qu'un aliment, avec une date limite de consommation.

Et ce qui m'attriste, c'est de voir que ce sont des gens impliqués dans le logiciel libre, dont je respecte les compétences, qui partagent ce genre de chose.

Est-ce que demander du respect envers les femmes, quelque soit leur profession est trop demandé ? Devons-nous subir sans cesse ce genre de comparaison sur tous les médias ?